jour de chance...
Le léonberg visiteur doit être prêteur...
...mais faut pas exagérer. Un bâton : c'est sacré. Hein mon Ernest ?
Aujourd'hui, nous allons à la maison de retraite.
Nous ne verrons pas Mme Desportes pour plusieurs raisons (organisation...) ni M. Leroy car il est parti à l'hôpital. Alors, j'ai décidé de retourner voir Mme Céfis et de lui faire la surprise...
Quand nous arrivons dans sa chambre, elle dort. C'est l'heure de sa sieste. Je rentre, lâche les chiens et aussitôt ils foncent vers elle, s'arrêtent net devant son lit et lui lèchent la main, aussi délicatement que deux léonbergs très joyeux peuvent le faire.
Nul doute que la Belle au bois dormant n'a pas eu plus beau réveil en voyant son prince charmant.
Quelques minutes sont nécessaires pour que Mme Céfis reprenne ses esprits. Puis, tout se bouscule : elle se frotte les yeux car elle croit qu'ils la trahissent, palpe les chiens pour vérifier qu'elle n'est pas en plein rêve et s'exclame : "mais j'y crois pas : c'est donc mon jour de chance : ils sont revenuuuuuuuuuuuuuuus !"
Et là, Mme Céfis fond en larmes de joie de nous revoir.
Mais elle ne pleure pas longtemps.
Elle demande vite de l'aide pour s'assoir. Juste à temps.
Car Ernest, dans un élan de compassion, saute sur sur son lit pour lui faire un gros câlin.
Elle est heureuse Mme Céfis, et nous aussi ! Ernest s'allonge, et elle le papouille, le respire et nous racontant qu'elle croyait qu'on ne l'aimait plus, qu'on était fâchés etc...
Bien entendu, on lui avait expliqué qu'on rendrait visite à d'autres personnes dans d'autres services, mais elle avait oublié et a été vraiment malheureuse de notre absence.
Alors, maintenant, elle se rattrape. Elle fait des massages à Ernest et caresse Athos et passe d'un à l'autre en riant ! Voir son regard pétillant, est une grande joie.
Au bout de quelques minutes d'effusion, nous discutons ensemble. Alors elle me demande mes dates de vacances. Elle semble calculer son emploi du temps, me fixe et très sérieusement me dit :
"au mois d'août, je ne fais rien de spécial. Tu peux partir tranquille, je te garde tes chiens. T'en fais pas, ils seront bien ici".
Adorable Mme Céfis, 95 printemps et un coeur si doux !
A l'infirmière lui proposant de l'aider à la coucher, elle lui répond : "ah non, je reste avec eux. Pourquoi voulez-vous me coucher tout de suite ?".
En partant, je lui fait la promesse de revenir la voir très bientôt.
Et les promesses sont faites pour être tenues...