chat m'énerve...
Le léonberg visiteur doit être classieux ...
C'est pourquoi, lorsque son mini-maître lira les dernières aventures d'Obélix, le leonberg visiteur s'assiera confortablement et avec élégance sur le pouf réservé à ses augustes fesses.
Ah, j'imagine déjà votre regard émerveillé devant tant de grâce car le léonberg visiteur est indiscutablement gracieux. N'est-il pas mon très cher Ernest ?
Fière de tant de délicatesse, nous fonçons à la maison de retraite. Aujourd'hui, j'accuse un léger retard. En effet, Athos n'ayant pas fini son brushing, il a fallu attendre la fin de ses coquetteries.
(Il refusait de sortir mal coiffé.)
Du coup, nous allons saluer les gens de l'unité Alzeimher en coup de vent. Malgré tout, quelques secondes suffisent pour grignoter une tranche de rôti. Et hop : vite fait, bien fait.
Marie nous attend à la maison de retraite. Elle nous amène dans un grand salon où nous recevons aujourd'hui Mmes Fessler et Céfis. La santé de M. Martin n'est pas satisfaisante et il n'est pas en mesure de nous voir. Mme Welcklen n'est pas très bien non plus et fait sa sieste.
Mme Céfis, qui a des difficultés à se repérer dans le temps (elle a 95 ans), s'écrie quand elle nous voit "Chouette on doit être mardi, les voilà ! Ben manquerait plus que ça, qu'ils ne soient pas venus !".
Mme Fessler elle, ne dit rien, elle est rayonnante. De sa personne se dégage une élégance, quelque chose de chic et de bienveillant. Elle est très attachante, elle aussi.
Elles commencent à "papotter" avec les chiens et à les flatter, brosser. Puis vient l'incontournable épisode du lancer de balle. Ernest rentre en piste, car courrir après une balle est sa raison de vivre.
Marie me fait remarquer à quel point ces dames sollicitent leur corps lorsqu'elles lancent la balle, elles qui ne bougent plus que très peu. Alors, comme le salon est très grand, on leur fait lancer loin, très loin et Ernest est aux anges.
Et puis, comme il nous faut à peu près dix minutes avant qu'il veuille bien nous rendre la balle, ça laisse le temps aux muscles de se reposer entre deux lancers de balle...hein mon bon chien ?
Et c'est là, qu'intervient Athos, grand câlineur devant l'éternel. Ernest dirait de lui que c'est un vrai fayot, mais il n'en est rien. Les caresses, il aime vraiment ça Athos.
Là dessus, Mme Céfis prend la parole pour nous faire une grande déclaration.
"Et bien moi, quand je sortirai d'ici, je m'achèterai une petite maison dans la forêt, et j'habiterai toute seule avec mes deux chiens !" Et quand on lui demande quelle race de chien elle aura, elle répond en haussant les épaules : "ben deux léonbergs, évidemment. Pff, quelle question !". Et elle éclate de rire, et nous aussi.
Au moment de partir, Mme Fessler nous fait comprendre qu'elle veut sortir avec nous, nous raccompagner à la voiture. Comme elle veut pouvoir caresser les deux chiens en même temps et que je suis d'un naturel optimiste, je me propose de pousser le fauteuil roulant. Elle aura comme ça un chien de chaque côté. Comme nous sommes une équipe expérimentée il ne devrait y avoir aucun souci.
Dès que nous arrivons à l'extérieur, les oreilles se dressent, les yeux s'agrandissent, ça couine...nom d'une pipe : LE CHAT ! Zut, je l'avais oublié celui-là. Il est là, le gentil chat, pensionnaire de la maison de retraite, dehors, dans le bois, face à la porte.
C'est sans compter sur l'incroyable maîtrise que j'ai de mes chiens. Non, franchement, pas besoin de rouspéter : ils ne tirent pas du tout sur la laisse et à aucun moment je n'ai peur de traverser la cour à 100 km/h avec le fauteuil roulant et de finir dans les fourrés. Non, pas du tout. Un amateur aurait ce genre de crainte, mais pas nous. Hein les toutous ?
Comme il fait un peu froid, nous rentrons rapidement (aucun rapport avec l'appartion de la petite chose poilue de tout à l'heure, bien entendu), juste le vent un peu frais qui s'est levé....
On sent les chiens très attentifs à Mme Fessler, j'apprécie beaucoup leur investissement altruiste et leur grande implication affective pendant la mini-promenade d'aujourd'hui. Ce n'est pas du tout comme s'il y avait un chat dans les buissons, du tout.
Et puis, c'est bien connu, après le repas, rien de tel qu'une petite promenade vivifiante.
A la semaine prochaine mesdames.
(Et vous penserez à enfermer le chat).